Mon prénom est Sara. 

Mariée, j’ai trois grandes filles. Très éclectique dans mes lectures, j’ai cependant un
faible pour Marcel Pagnol. Moi qui suis née en Provence, je me retrouve dans la
plume de cet auteur. Ses mots brodent une région ensoleillée, heureuse, baignée
dans un idéal de vie humain et authentique. Pagnol sait denteler avec finesse
tant les paysages que les habitants qui parcourent le midi, dépeindre leurs
émotions et sublimer la simplicité de leur quotidien. L’ordinaire devient alors
une aventure épique, un roman extraordinaire qui fait écho à notre propre
histoire. Cela faisait des années que j’avais envie de raconter quelque chose sorti de mon imagination. J’ai déjà écrit. Des articles de presse, des livres d’études, un récit autobiographique, des poèmes… Mais un roman ! Oh la la ! Je m’en sentais/croyais/pensais in-ca-pa-ble… Un objectif hors d’atteinte, un fantasme. Cela me frustrait, beaucoup. Et puis quelques idées ont commencé à me traverser. Des bribes de plan, petits morceaux d’histoire, des phrases, un début de trame, des situations que j’aimerais dépeindre me sont venues en tête. J’avais identifié les éléments que j’affectionnais dans mes lectures ou dans les films qui m’avaient marquée : le suspense et le mystère, les aventures héroïques, les histoires d’amour prenantes, les évasions spectaculaires, les coups de théâtre et les récits exaltants. Et puis un beau matin, je me suis levée avec une esquisse précise, comme si tout ce qui tournoyait dans ma tête depuis des mois (ou ne serait-ce pas des années plutôt ?) s’était brusquement agencé dans une logique imparable pour devenir… un livre. J’ai passé quinze jours à élaborer le plan ou, je dirais même, le scénario de mon récit qui est conçu presque comme un film dont je visualisais toutes les images. Puis j’ai couché le premier jet sur mon ordinateur en un mois et demi. Je travaillais parfois toute la nuit, tant il m’était impossible d’abandonner mes personnages dans les situations épiques qu’ils traversaient pour juste aller… dormir.